L'expert-comptable des professions libérales

Les professions libérales ont un cadre fiscal, social et comptable bien spécifique. BNC, déclaration n°2035, comptabilité de trésorerie, association de gestion agréée, cotisations URSSAF, impôt sur le revenu : un expert-comptable connaissant ce contexte saura poser les bonnes questions, identifier les meilleures options et éviter les pièges.

La comptabilité en profession libérale repose sur le principe des recettes-dépenses aussi appelé "comptabilité de trésorerie". Il faut enregistrer chronologiquement sur un livre-journal dédié aux BNC l’ensemble des factures d’honoraires émises, des notes de frais et des relevés bancaires. La trésorerie est suivie grâce à un rapprochement bancaire régulier. Toutes les pièces comptables doivent être classées et archivées, idéalement de façon numérique. Si les recettes excèdent 72 600 €, la tenue d’une comptabilité d’engagement est obligatoire avec création d’un bilan et d’un compte de résultat.

L’expert-comptable est un véritable partenaire pour le pilotage financier et fiscal des professions libérales. Au-delà de ses missions comptables (saisie, révision, reporting), il apporte une valeur ajoutée à plusieurs niveaux :

• Choix du régime fiscal le plus favorable (micro-BNC, déclaration contrôlée, IR)
• Optimisation des rémunérations et de la fiscalité du dirigeant (compte de résultat, salaires, dividendes)
• Calcul et explication des charges sociales pour bien gérer sa trésorerie
• Accompagnement personnalisé des démarches fiscales (création, impôt, TVA)
• Analyse de rentabilité par activité pour ajuster son offre et son chiffre d’affaires
• Conseil patrimonial pour préparer l’avenir (prévoyance, retraite)

Un expert-comptable spécialisé en BNC sécurise ainsi la gestion et la fiscalité des professionnels libéraux.

Le mode d’exercice dépend du type de profession libérale et du projet entrepreneurial. L’entreprise individuelle classique est simple à créer mais engage le patrimoine privé. L’EIRL (entreprise individuelle à responsabilité limitée) permet de protéger ses biens personnels. Pour exercer à plusieurs, les formes courantes sont la SCP (société civile professionnelle), la SELARL (société d’exercice libéral) ou la SAS. Le choix du statut conditionne le régime fiscal (IR ou IS), le régime social (TNS ou assimilé-salarié) ainsi que la gouvernance et la comptabilité à tenir.

Oui, les honoraires versés à un expert-comptable pour la tenue, la surveillance et le contrôle de la comptabilité d’une activité libérale relevant des BNC sont déductibles fiscalement. Ils constituent des frais professionnels qui viennent en déduction du bénéfice imposable à l’impôt sur le revenu. Attention, cette déductibilité ne vise que la part des honoraires directement liée à l’exercice de l’activité et à la détermination du résultat fiscal. Les prestations de conseil juridique, fiscal ou patrimonial sans rapport direct avec la comptabilité et les déclarations fiscales sont à exclure. La facture de votre expert-comptable doit bien détailler les différentes missions réalisées.

Adhérer à une AGA permet aux professionnels libéraux imposés selon le régime de la déclaration contrôlée (et non au micro-BNC) de bénéficier d’avantages fiscaux. En contrepartie d’un visa par l’association sur vos déclarations de résultats, vous échappez à la majoration de 25% de votre bénéfice professionnel (BNC). Vous pouvez aussi déduire intégralement les honoraires de votre expert-comptable et bénéficier d’une dispense de pénalités en cas de mauvaise foi non délibérée sur votre déclaration d’impôt. Depuis 2020, l’adhésion à une AGA n’est plus obligatoire pour profiter de la non-majoration des BNC. Mais l’AGA reste utile par ses formations, sa veille et ses conseils.

Ses obligations dépendent en réalité de son régime fiscal :

• Micro-BNC (recettes inférieures à 72 600 €) : tenue d’un livre-journal des recettes et d’un registre des achats, conservation des factures et pièces justificatives.
• Déclaration contrôlée (recettes supérieures à 72 600 €) : tenue d’une comptabilité d’engagement avec livre-journal, grand livre, livre d’inventaire, et établissement d’un bilan et d’un compte de résultat.

Quel que soit le régime fiscal, les factures émises doivent respecter des mentions obligatoires et l’activité doit être déclarée auprès d’un centre de formalités des entreprises (CFE).

Il faut aussi déclarer son résultat fiscal chaque année (déclaration n°2035 pour les BNC), avec un tableau de suivi si l’activité est déficitaire. Certains professionnels libéraux doivent également tenir des comptabilités auxiliaires (comptabilité de l’employeur pour les salariés, suivi des immobilisations, TVA). Un expert-comptable spécialisé vous accompagne dans ces différentes obligations pour sécuriser votre gestion.